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Bonne année (Alternative) 2017

Bonne année (Alternative) 2017

Le 10/01/2017

Plus de 30 ans que Biocoop préparait ce rendez-vous bio avec la société !
Et voilà, on y est. Notre modèle alternatif change d’échelle avec un nouveau magasin par semaine en 2016, plus en 2017, et toujours le même objectif :
développer l’agriculture biologique dans un esprit d’équité et de coopération, dans le respect de critères sociaux et écologiques exigeants en promouvant la qualité et une consommation responsable.
Entretiens avec le président et le directeur de Biocoop.

Plus de 30 ans que Biocoop préparait ce rendez-vous bio avec la société ! Et voilà, on y est.
Notre modèle alternatif  change d’échelle avec un nouveau magasin par semaine en 2016, plus en 2017, et toujours le même objectif : développer l’agriculture biologique dans un esprit d’équité et de coopération, dans le respect de critères sociaux et écologiques exigeants en promouvant la qualité et une consommation responsable. Entretiens avec  le président et le directeur de Biocoop.

Claude Gruffat
Président de Biocoop

Gilles Piquet-Pellorce
Directeur général

Biocoop se définit comme  une enseigne activiste : quelles nouvelles actions en 2016 ?

Claude Gruffat. Les sociétaires de Biocoop se sont accordés pour réinscrire le militantisme dans la stratégie 2012-2016 et cette période qui s’achève a été marquée par la structuration du soutien à nos partenaires militants historiques au nombre d’une douzaine. Ce soutien ne se mesure pas au coup par coup, mais sur la durée. Exemple avec le Réseau Semences paysannes. La plupart des semences disponibles sont obtenues pour une agriculture consommatrice de produits phytosanitaires ! Pour aider la recherche de variétés anciennes ou adaptées aux méthodes bio, nous venons d’instaurer une taxation à notre charge sur les produits concernés et que nous reverserons à l’association. Telle est la portée du consommateur qui achète 1 kg de tomates ou de farine chez Biocoop !

 

Et en  2017 ?

C.G. Le  coopek monnaie complémentaire  lancée cet automne devrait commencer à être utilisé dans un certain nombre de nos magasins. À la différence de  l’essentiel de l’argent en circulation dans le monde, il s’agit d’une monnaie qui échappe à la spéculation. Elle est ancrée dans l’économie réelle, d’où notre soutien. Par ailleurs, à l’été dernier, le congrès Biocoop 2016 a voté l’arrêt de l’eau en bouteille plastique. Après les plateformes qui ne fournissaient déjà plus d’eau en bouteille plastique aux magasins, la mesure s’applique à tous nos points de vente. C’est une décision très importante. Imaginez un réseau de commerçants qui acceptent volontairement de se priver pour des raisons écologiques d’un article dont les ventes sont parmi les plus importantes !

 

Le militantisme peut-il aller jusqu’à l’interpellation… et la condamnation ?

C.G. Oui, comme avec notre campagne « N’achetez pas… ! », une mise en garde contre les traitements chimiques sur certains produits qui nous a valu d’être condamné ! Le juge nous dit que nous avons raison sur le fond (il y a bien 28 pesticides en moyenne dans les pommes) mais nous n’avons pas le droit de dire au public de ne pas acheter ces pommes ! Donc nous continuerons de militer pour une agriculture sans pesticides.

 

Biocoop s’est encore retrouvé au tribunal, contre Monsanto à La Haye, pourquoi ?

C.G. Pour le Tribunal international Monsanto, une association que nous avons portée et dont le but est de mettre sous les projecteurs les agissements « écocidaires » de grandes firmes. Il s’agit moins de condamner Monsanto (il n’y a pas encore de loi pour les crimes contre l’environnement) que de dénoncer les manquements aux lois, de donner la possibilité d’ouvrir des procès pour réparation et de renforcer les cadres législatifs.

« Plus de bio partout et pour tous en 2017 ! »

Auriez-vous une image pour caractériser l’année 2016 chez Biocoop ?

C.G. Changement d’échelle ! Nos indicateurs sont en progression constante, plus que ceux du marché bio, lui-même en croissance. D’une certaine manière, parce que Biocoop permet la réconciliation entre le citoyen et le consommateur, au sens où derrière notre qualité de produits il y a un objectif sociétal, une bio cohérente qui veut maintenir les paysans sur tout le territoire, leur permettre de se structurer et de coopérer comme avec cette filière créée en 2016 autour du lait de brebis et de chèvre à marque Ensemble. De la collecte à la mise en marché en passant par les prix négociés ou les appuis techniques, l’existence d’une filière sécurise l’agriculteur. Dans certaines productions, comme le lait, nous avons mis en place une aide à la conversion. Ainsi, nous avons rallié de nouveaux agriculteurs bio. Nous savons aussi que notre action est évolutive et perfectible, c’est pourquoi depuis toutes ces années nous parlons de « projet Biocoop » !

 

21 nouvelles fermes bio par jour au cours du 1er semestre 2016, ça vous inspire quoi ?

C.G. C’est à l’image de la croissance que Biocoop vit !  On sait aussi que de plus en plus d’acteurs économiques généralistes vont s’engager dans cette voie. L’occasion pour nous, plus que jamais, de réaffirmer la bio que nous voulons.  

« Biocoop vit une vraie rencontre avec les préoccupations de la société civile. Un rendez-vous préparé depuis 30 ans !  »

Chez Biocoop, on fait une distinction entre LE bio et LA bio, pouvez-vous expliquer ?

C.G. Pour nous LE bio fait référence au règlement européen, c’est-à-dire à un ensemble de techniques de productions et à un marché.  LA bio, c’est une démarche globale de cohérence qui complète le cahier des charges de l’Union européenne avec des critères d’agronomie durable, sociaux et environnementaux comme par exemple ceux de la RSE, responsabilité sociétale des entreprises. Voilà pourquoi nous avons des exigences supplémentaires relatives à ces domaines autour de nos produits : construction de filières, coopération, équité commerciale, etc. Nous sommes restés sur nos fondamentaux depuis 30 ans – nous les avons fêté en 2016. Cette démarche de qualité et de cohérence bio fait notre succès actuel. Nous vivons un vrai rendez-vous avec société et par voie de conséquence un changement d’échelle.

 

Il y a 30 ans, le projet Biocoop était de développer une agriculture à l’inverse du modèle industriel dominant et de proposer des alternatives sociétales ? Y est-on parvenu ?  

C.G. Oui, malheureusement ! Parce que le contexte du conventionnel a tellement exagéré sa disproportion qu’on est au bout du système. Nous, on a fait le choix d’une agriculture paysanne. Celui d’une France bio à 1 million de paysans avec beaucoup de fermes et pas à 50 000 agriculteurs et des fermes à 1000 vaches ! Le choix du commerce équitable plutôt que celui du commerce de masse. De l’économie sociale et solidaire, l’ESS, à la finance, appauvrissante. On a choisi ces alternatives et elles marchent puisqu’on est toujours là. Preuve de leur pertinence pour aborder la transition sociétale ! 

Ce que vous espérez pour cette nouvelle année ?

C.G. Un nouveau Grenelle, celui des actes !  Des élections sont toujours l’occasion de poser des projets politiques, on peut rêver…  à un plan bio pour installer les jeunes agriculteurs, il n’y en a jamais eu. Un plan de réduction des pesticides, mais vraiment effectif, du bio dans les cantines, vraiment plus… !

 

Gilles Piquet-Pellorce, en écho à la COP 21, début 2016, vous appeliez à plus d’éco-responsabilité : qu’en a-t-il été pour Biocoop ?

G. P-P. Je citerais deux exemples. Dans la dynamique de notre centrale solaire en autoconsommation près de Rennes, tous les sites de la SA Coop, y compris les agrandissements de plateforme en cours, sont en train de se convertir à l’électricité verte via notre partenaire Enercoop. Côté commercial, notre programme « Jeunes entreprises de la bio » va permettre à de nouvelles structures bio de se développer avec des aides financières ou grâce aux consommateurs parce que nos magasins diffusent leurs produits. Nous voulons reproduire ce que nous faisons avec les agriculteurs pour maintenir une biodiversité d’acteurs.

  

C’est de l’écologie appliquée à l’économie ! Pourquoi est-ce nécessaire ?

G. P-P. Dans le marché bio en pleine croissance, il faut éviter les concentrations par rachat. On voit le résultat en agriculture avec l’agrandissement des fermes par l’absorption des terres des plus petites et la disparition des agriculteurs. Les entreprises bio actuelles ont grandi avec Biocoop. La taille de certaines leur permet désormais de travailler avec d’autres réseaux ou la grande distribution. Dans ce contexte de mutation, nous voulons continuer d’offrir au consommateur un choix large de produits de qualité issus d’entreprises de tailles variées dans toutes les régions. Nous privilégions celles partageant nos valeurs, qui participent à la construction de filières, encouragent la coopération pour éviter les travers de l’industrie agroalimentaire attirée par le marché bio. 

« Biocoop change d’échelle mais ce qui ne change pas, bien au contraire, ce sont les valeurs de notre charte ! »

Biocoop vit un changement d’échelle : pouvez-vous l’illustrer ?  

G. P-P. Le CA cumulé du réseau frôle le milliard d’euros (960M€ fin 2016). Au total c’est plus de 6 000 emplois, dont 1 200 pour les services centraux qui auront accompagné l’ouverture d’une cinquantaine de magasins, soit plus de 430 au total. En  2017, une  soixantaine vont ouvrir. Nous sommes de plus en plus sollicités par des porteurs de projets –1 000 dossiers instruits par an – qui veulent concilier activité professionnelle et sens de leur vie. Comme les consommateurs, ils nous rejoignent pour nos valeurs. En cela, nous avons rendez-vous avec la société.

 

Une soixantaine d’ouvertures en 2017, pourquoi pas plus ou moins ?

G. P-P. C’est un rythme naturel ! Nous tenons à bien accompagner les entrants. 50 % des ouvertures sont des essaimages, preuve de l’équilibre économique et de l’engagement des sociétaires pour le projet Biocoop. C’est comme une plante en bio qui s’épanouit sur un bon sol et qui devient plus résistante, et plus belle.

 

« Nous ne cherchons pas la croissance tous azimuts ! »

Biocoop  vient d’avoir 30 ans. Comment l’enseigne entend-elle être acteur d’une transition sociétale ?   

G. P-P. Au-delà de notre objet qui est de développer l’agriculture biologique respectueuse des hommes et de la terre,  en continuant à encourager tout ce qui va dans le sens d’une consommation responsable, à travers notre offre de produits par exemple, par de la pédagogie et de l’information. 

Au niveau de notre organisation interne, nous allons poursuivre les ateliers de politique sociale ouverts en 2016. Ils permettent aux salariés, qu’ils soient sociétaires de la coopérative ou non, de prendre part à un certain nombre de décisions dans l’organisation du travail.

 

Comme les gérants de magasins ou les agriculteurs et les consommateurs, les salariés peuvent prendre part à la gouvernance ?

G. P-P. Oui, et c’est d’ailleurs cette représentation multiprofessionnelle au sein de la gouvernance Biocoop qui fait la singularité de notre projet. Notre coopérative comporte 4 collèges, celui des magasins, des agriculteurs, des consommateurs et enfin celui des salariés qui sont également représentés. Nous cultivons toujours cette idée de biodiversité où chacun peut apporter sa touche. Cette année, le nombre de salariés sociétaires a progressé !      

Sous quel signe placez-vous 2017 ?

G. P-P. Pour Biocoop, celui de la RSE, la « responsabilité sociétale des entreprises ». Une voie dans laquelle nous voulons progresser pour être un repère dans la transition sociétale en cours. La RSE est une démarche  qui consiste à intégrer un maximum de préoccupations sociales, environnementales et économiques et toutes les interactions qui en découlent en interne et en externe, et à les mesurer.

Quel est votre vœu pour 2017 ?

G. P-P. Que 2017 soit une année d’engagements forts pour chacun à la mesure des enjeux écologiques futurs. Bonne année à tous !

 

 

Retrouvez tous les chiffres de Biocoop dans son dossier de presse 2016.

 

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